Mis à jour le 13 mars 2022

La glande sublinguale est l’une des trois glandes salivaires majeures de la bouche humaine. Ce sont les glandes parotides, les glandes submandibulaires et les glandes sublinguales, chacune présente en paires. Les glandes salivaires produisent une salive séreuse (liquide aqueux), muqueuse (liquide épais et glissant) ou séromuqueuse (un mélange des deux).

La bouche a également des centaines de glandes salivaires mineures situées partout et leur sécrétion est principalement muqueuse.

Les glandes sublinguales sont les plus petites des glandes salivaires majeures et produisent 3 à 5 % du volume total de salive, principalement de la salive muqueuse.

Anatomie

Anatomie des glandes salivairesLes glandes sublinguales sont appelées ainsi car elles sont situées sous la langue et sous le plancher de la bouche. Elles sont bordées sur le côté par l’os de la mandibule et au-dessous par le muscle mylohyoïdien (le muscle du cou qui va de la mandibule à l’os hyoïde). Elles ont une forme ovale en amande et chacune est entourée de 8 à 30 glandes mineures.

Les glandes sublinguales peuvent être ressenties derrière chaque canine inférieure. L’index permet de palper une glande en comprimant cette zone.

Les canaux de Rivinus sont un groupe de 8 à 20 canaux excréteurs qui drainent la glande sublinguale. Le plus grand de ces canaux, le canal sublingual de Bartholin, rejoint le canal sous-mandibulaire de Wharton pour s’écouler par la caroncule sublinguale. La caroncule sublinguale est une papille située entre la glande sublinguale et le frein lingual. Les canaux de Rivinus restants sortent séparément dans la bouche, également près du frein lingual.

Anomalies et maladies

Les glandes salivaires sont sujettes à plusieurs troubles, le principal étant la grenouillette. Les cancers sont moins fréquents et représentent 3 à 4 % de toutes les tumeurs de la tête et du cou.

Grenouillette

Une grenouillette est un type de mucocèle (gonflement causé par un kyste de rétention muqueux) qui se produit sous la langue. Les grenouillettes consistent le trouble le plus courant associé aux glandes sublinguales car la salive sécrétée a une teneur plus élevée en mucine (une molécule qui forme le mucus) par rapport aux autres glandes salivaires.

Les grenouillettes sont principalement causées par un traumatisme des délicats canaux des glandes sublinguales. Lorsque ces canaux se rompent, la mucine évacuée forme un kyste dans la zone des tissus conjonctifs environnants. Pour être plus précis, les grenouillettes sont des pseudokystes, et la différence avec les kystes est qu’ils n’ont pas de revêtement épithélial de leur paroi (une sorte de membrane contenante).

Les grenouillettes n’ont pas besoin de traitement si elles sont petites et asymptomatiques. Mais si elles grossissent trop et provoquent des douleurs et une dysphagie (difficulté à avaler), il serait recommandé de les retirer chirurgicalement.

Parfois, la mucine de la glande ou des canaux peut s’accumuler sous le muscle mylohyoïdien pour provoquer un gonflement du cou. Dans ce cas, il s’agit d’une grenouillette cervicale.

Pierres salivaires

Les sialolithiases (pierres salivaires, lithiases ou calculs) sont de petites pierres qui se forment et bloquent le flux de salive dans les canaux. Elles consistent également un trouble courant des glandes salivaires et, en bloquant le flux de salive, les calculs peuvent causer de l’inconfort et de la douleur.

Les pierres salivaires peuvent être diagnostiqués par palpation manuelle ou par échographie avec sialographie CT ou MR (examen radiographique des glandes salivaires).

Bien que les calculs salivaires affectent principalement la glande submandibulaire, ils peuvent également se produire dans la glande sublinguale. Les calculs salivaires nécessitent rarement des traitements autres que les traitements conservateurs qui consistent à boire plus d’eau et à utiliser des sialagogues (médicaments favorisant la sécrétion de salive). Si les traitements conservateurs échouent et que les symptômes persistent, une intervention chirurgicale peut être recommandée.

Inflammation des glandes salivaires

La sialadénite fait référence à une inflammation des glandes salivaires et peut être causée par une infection bactérienne ou virale. L’inflammation d’une glande salivaire peut aboutir à de la fièvre, de la douleur et de l’enflure. Si la cause de la sialadénite est une infection bactérienne, les antibiotiques sont recommandés. Si la cause est virale, il est conseillé de boire beaucoup d’eau et de prendre des sialagogues (médicaments qui stimulent la production de salive).

La chirurgie n’est recommandée que si un abcès complique l’infection. La chirurgie consiste soit à drainer la glande salivaire, soit à l’excision partielle ou totale.

Lorsque l’inflammation des glandes salivaires devient chronique, elle peut être liée à des maladies auto-immunes (comme le syndrome de Sjögren) ou à une exposition aux radiations. S’il y a une perte de fonction à long terme, la thérapie régénérative des glandes salivaires peut aider à rétablir la production de salive.

Cancers des glandes salivaires

De tous les cancers de la tête et du cou, 3 à 4 % d’entre eux impliquent les glandes salivaires, y compris la glande sublinguale. En général, plus la taille de la glande est grande, plus les chances qu’une masse soit bénigne sont élevées.

Le carcinome adénoïde kystique et le carcinome mucoépidermoïde sont les tumeurs malignes des glandes sublinguales les plus fréquentes. Les carcinomes mucoépidermoïdes sont principalement fréquents dans les glandes parotides, et ils sont généralement de bas grade, mais peuvent également être de grade intermédiaire ou élevé. Le carcinome adénoïde kystique a généralement une croissance lente et semble souvent de bas grade, mais il est très difficile de s’en débarrasser complètement car il a tendance à se propager le long des nerfs.

La plupart des tumeurs ne présentent ni douleur ni symptômes, ce qui les rend difficiles à diagnostiquer. Les traitements des cancers des glandes salivaires comprennent l’ablation chirurgicale de la tumeur et la radiothérapie.

Références

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